Notre histoire sans fin
Depuis que l’homme a découvert qu’il
pouvait écrire, notre histoire sans fin a débutée. Cette course vers quelque
chose, le progrès pour certains ou la volonté de Dieu pour d’autres, ne s’arrête
jamais. Parfois nous reculons, parfois nous rampons et parfois nous tournons en
rond. Que se soit par la gauche, la droite ou le centre, le chronomètre ne s’arrête
jamais pour nous donner le temps de réfléchir et regarder la boussole, qu’elle
soit électorale ou magnétique. Les gens vieillissent et meurent tous en plein
milieu de cette poursuite effrénée pour l’accomplissement. L’accomplissement de
quoi au juste? «Dieu seul le sait».
Nous pouvons tous s’entendre pour
dire que 2012 fût une année d’actions et de «changements». Je ne suis pas
certains et surtout pas qualifié pour vous dire de quel genre de changements nous
parlons et si c’est positif ou négatif dans son ensemble, mais si quelque chose
est sûr c’est que la course n’est pas terminée.
J’ai voté pour la grève, je suis
sorti dans la rue, je me suis fait poivrer et arrêter comme des milliers de
jeunes et de «vieux» qui voulaient pas d’augmentations de frais de scolarités,
j’ai «vargé» sur une casserole pour me faire entendre, j’ai crié aux polices
que ce qu’ils/elles faisaient c’était illégal, je me suis engueulé avec des
amis et de la famille parce que c’est des «ignorants-qui
lisent-le-journal-de-Montréal-et-regardent-Star-Académie» et j’ai aussi voté
pour Françoise, mais mon plus beau cadeau de l’année, ce sont les rencontres et
les échanges d’idées que j’ai eu avec des personnes de tout horizon.
La grève et la protestation
Pour commencer, je voudrais
féliciter toutes les personnes qui sont sortis avec moi dans la rue pour s’opposer
à la marchandisation du savoir. Parce que ça en prend des personnes comme vous
pour dire aux autres : «eille le smatt, si tu veux qu’on avance faudrait
peut-être pas retourner comme dans les années 50, tsais quand c’était juste les
bourgeois pis les prêtres qui allaient à l’université. Universités qui étaient
en anglais qui plus est». Ça nous en a pris du courage et de la ténacité pour
faire la plus longue grève étudiante de l’histoire du Québec, du Canada et même
de l’Amérique du Nord. Ça nous en a pris du courage pour sortir pareil après s’être
fait sévèrement réprimer par des salopards en bleu qui croit que manifester c’est
synonyme de communisme et que communisme c’est synonyme de Staline. Ça nous en
a pris du courage pour mettre en péril une année complète de notre formation et
de salaire pour nos convictions profondes.
Ensuite, aux verts, j’aimerais vous
dire que votre couleur c’est la même que mon teint quand j’entends votre
discours moralisateur à deux cents récupéré de la poche de Charest. Comment
pouvez-vous croire que les étudiants avec des «iphones pis des voyages dans le
sud à chaque année» c’est les mêmes qui ont cinq piastres par jour pour se
nourrir? Comment pouvez-vous croire que si nous avons à travailler plus
longtemps durant l’école pour payer nos factures, que nous «serons plus sérieux
à l’école et nous aurons de meilleurs résultats». Eille le grand/la grande, la
seule chose qu’on gagne avec ça c’est une visite par semaine chez le «psy»,
gracieusement payé par les esti de contribuables. Fac ta yeule.
Pour ce qui est des bleus poudre, j’aimerais
vous dire que dans la vie, vous pouvez bien avoir toutes les meilleures
intentions au monde, vous pouvez bien être d’accord avec les «rouges» tant que
vous voulez, mais si vous voulez que ça avance, va falloir qu’un jour ou l’autre
vous pédaliez sacramant.
Finalement, aux policiers, j’étais
le premier à vous défendre durant les débuts de la grève. Étant un futur paramédic,
je comprends et connais assez bien le métier de policier. Je sais d’ailleurs
que vous avez un code de déontologie, que plusieurs d’entre vous l’avez violé à
de multiples occasions et que «les bons policiers, parce qu’il y en a aussi des
bons», n’ont rien dit pour dénoncer ces abus. Donc, par association, vous nous
avez fait tous honte.
Les élections ou la fin de la grève
À ce qu’il paraîtrait il y a eu des
élections récemment. À ce qu’il paraîtrait aussi, nous aurions eu droit à «des
débats de fond sur des enjeux et thèmes important pour tous les Québécois-es».
Je ne sais pas pour vous, mais des débats sur un crucifix, des drapeaux, le «ménage
dans le gouvernement et la fonction publique», les femmes «qui accordent moins
d’importance au salaire que les hommes pis que c’est pour ça qu’elles ne veulent
pas joindre la CAQ», les «étrangers qui veulent nous dire quoi penser», les
affiches de magasins qui devraient s’écrire «pneu canadien» au lieu de «Canadian
tire», le poids du ministre de la santé et la moustache d’une candidate, tout
ça, ç’aurait pu passer à occupation double ou «douche story» et ç’aurait été
aussi intéressant.
Deux points positifs, nous avons
maintenant notre première première-ministre qui fait des beaux discours, lorsqu’elle
a le temps de les finir et Françoise David a été finalement élue. Ma «foi»
envers notre «démocratie» n’est peut-être pas à son meilleur mais elle est
toujours présente.
J’ai un message aux péquistes.
Quand le quart de vos votes sont stratégiques, il est peut-être temps de
changer de plate-forme politique. Je sais bien que vous comptez sur le fait que
les électeurs sont caves «pis toute pis toute», mais un jour ou l’autre il va y
avoir un autre Jack Layton au Québec et vous allez finir comme le Bloc
québécois : aux toilettes.
Aux souverainistes, si un jour vous
le voulez votre maudit pays, va falloir que vous compreniez que mon «oui», ceux
de ma famille
marocaine-qui-a-vécu-partout-au-Canada-pis-qui-parle-pas-mal-plus-anglais-que-français,
ceux des communautés anglophones québécoises présents depuis la création de la
«Province of Quebec» et même ceux des nouveaux arrivants ne sont pas gratuits
et qu’ils sont même très bien récupérables si vous prenez le temps de leur
proposer quelque chose d’autre qu’un pays avec un repli identitaire, saupoudré de
xénophobie, assaisonné de laïcité sélective et grillé de haine envers les «esti
d’Anglais qui nous exploitent», le référendum «qu’on aurait donc dû gagner si
ce n’était que de l’argent et le vote ethnique», et le but d’Alain Côté qui
était clairement bon.
Aux caquistes, je voudrais vous
dire que lorsque j’étais jeune, mon ménage consistait à tout foutre ce qui
traînait par terre dans mon garde-robe. C’est bien beau en apparence, mais en
fait je déplaçais le problème ailleurs. Tout comme François Legault et sa gang «d’hommes-de-ménage».
Aux abstentionnistes, je suis
presque des vôtres. Ma «foi» est bien mince mais Françoise m’a fait autant d’effet
lors des débats et quand je l’ai rencontré que notre défunt Jack. Donc je suis
prêt à m’essayer une autre fois avec elle.
Pour ceux qui ne souhaitaient pas
la «fin du soulèvement» afin d’obtenir «plus». La course est loin d’être
terminée et la grève n’est pas le seul moyen de changer le monde. Je suis en
total désaccord avec votre pessimisme incessant et votre rancœur envers le
système. Cessez de vous mettre en opposition constante avec ce système que vous
haïssez tant, mais dans lequel vous vivez grassement, retroussez-vous les
manches et travaillez dans votre intérêt, celui de votre voisin, votre famille
et changez le monde petit à petit. Le point de rupture n’est pas arrivé encore
et il y a encore de la place pour le progrès.
L’art de débattre avec respect et ouverture
Du débat sur le «show des
humoristes indigné-e-s-sexistes-homophobes-et-racistes» en passant par la «souveraineté-pis-les-esti-d’anglos-qui-veulent-une-pourvoirie-grâce-au-PLQ»
et même le maudit vote «stratégique», nous avons tous bien vu que chez
certains, il est difficile de débattre sans mettre des étiquettes et des
jugements de valeurs sur leurs vis-à-vis. Ce qui est très triste d’ailleurs,
puisque chaque fois qu’il en est ainsi, le taux de variation augmente
drastiquement vers le «point Godwin», ce qui rend la discussion caduc.
Pour toutes les personnes qui se sont sentis insultés par moi-même durant ces débats j’aimerais vous dire que je m’excuse pour mon tempérament vindicatif et émotif et que malgré mes mauvais mots, je vous respecte quand même énormément pour qui vous êtes si vous me rendez la pareille. Pour ceux qui se retrouvent dans la même situation que moi prenez donc un petit moment d’introspection pour réfléchir aux bons fondements de vos insultes envers ces individus qui ont aussi le droit à leurs opinions que vous. Il y a clairement des exceptions c’est certains!
Pour toutes les personnes qui se sont sentis insultés par moi-même durant ces débats j’aimerais vous dire que je m’excuse pour mon tempérament vindicatif et émotif et que malgré mes mauvais mots, je vous respecte quand même énormément pour qui vous êtes si vous me rendez la pareille. Pour ceux qui se retrouvent dans la même situation que moi prenez donc un petit moment d’introspection pour réfléchir aux bons fondements de vos insultes envers ces individus qui ont aussi le droit à leurs opinions que vous. Il y a clairement des exceptions c’est certains!
Afin de tous se comprendre et
avancer dans la même direction (si possible la bonne), il est important de
débattre des enjeux de société dans le respect. Je ne suis pas dogmatique et
tant que vous ne l’êtes pas aussi il y a toujours place au cheminement. Rien n’est
noir ou blanc dans ce bas monde, excepté la violence physique ou verbale. «An eye for
an eye will make the whole world blind» Gandhi
Pour finir, que vous soyez
beaucoup, peu ou pas satisfait du tout du déroulement de cette année 2012, nous
vivons tous ensemble et nous devons nous serrer les coudes. Prenez le temps d’apprécier
chaque instant de la vie, prenez le temps de penser à vous, si vous avez besoin
d’aide, allez la chercher et carpe diem : Il faut saisir le jour.
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