Les idées les plus dangereuses ne sont pas celles qui s'attaquent au statut quo mais celles qui ne remettent jamais en cause ce dernier. Ce statu quo, c'est la merde dans laquelle tout le monde patauge présentement. Cette merde qui nous collent à la peau à longueur d'année :Qui sera notre prochain ministre en Octobre? Qui gagnera la bataille de twitter entre Tay-Tay, Nikki et Miley? Les préposés aux bénéficiaires font des bains au noir! Josélito Michaud invite Joël Legendre pour parler de masturbation et de sa prochaine tournée de spectacles!
Ces débats stériles, formatés, en premier lieu, par les militants de tout acabit, puis, par les réactionnaires des différentes institutions et classes sociales. Et là, s'en va d'une esbroufe idéologique, où tous les coups sont permis, pour s'approprier l'opinion de la majorité silencieuse, cet argument joker des arènes de notre cité. Ce n'est pas l'idée controversée qui est débattue, mais le premier lieu commun le plus près de la ligne de la vanité située entre les deux camps. Les dichotomies définissent les règles et les lois agissent en tant qu'arbitres. Le «politically correct» est de rigueur, si vous voulez une tribune tandis que le subversif y est vu comme un criminel.
Ainsi, l'anxiété pathologique de notre société nous prive de notre probité. Cette anxiété est la représentation de tous nos mal-êtres et de notre incapacité de gérer notre vie en société. Parlez d'un sujet épicé et vous aurez les chatouilleux des papilles qui vous incendierons en réaction. Parlons d'Action Bronson et les victimes d'agression viendront vous pulvériser d'un sentiment d'humiliation. Parlons des blagues de mauvais goût et vous verrez les partisans de l'autre bout de la cité arriver sur les chapeaux de roues afin de vous faire signer un séjour au trou.
Jusqu'à où sommes-nous prêt de policer nos comportements?
La moralité n'est pas une dichotomie comme dans les films de super-héros. Il n'y a pas que le bien et le mal. Il y a le peuple au complet dans toute sa diversité. Le peuple ne se résume pas à une clique d'individus habitant sur le plateau et travaillant chez Urbania, à l'île de Montréal ou au résultat des prochaines élections fédérales. Le peuple est dans la rue et le peuple est authentique. Le charme est bourgeois, mais il s'agit d'une façade de prétention morale. L'authenticité est prolétaire et est symbole de la vie de stagiaire sujette à cette moralité bourgeoise. Or donc, quand le discours publique se retrouve attaqué de front par une vague de censure, l'authenticité devient une subversion pour la petite bourgeoisie.
Le bon chic bon genre sera de répudier les subversifs. De refuser de voir la qualité de l'Art comme étant une perspective de la réalité, tout en tissant une toile de mépris pour bien délimiter les pourtours du contenant vidé de sa validité et de son utilité.
Ainsi, je serai subversif. Je choquerai ces princes et princesses de cette destinée autocrate, je communiquerai comme un voyou cynique prêt à se rebiffer contre la honte bourgeoise et anti-démocratique, je visiterai les lieux communs sombres et décadents des consensus émotifs de notre société et j'invectiverai les censeurs aux abois des péchés offensant leurs postures d’illettrés.
Bon texte!
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