La Norme ou la Vie
On me reproche souvent d'être intransigeant au point d'imposer des points de vue de manière catégorique, comme si c'était des vérités intrinsèques. Bien loin de là, j'affirme avec constance que je ne suis qu'un simple homme raisonnable et mortel. Néanmoins, ce que j'exprime avec vigueur reste une réalité vécue et sentie avec mes sens et interprétées par ma conscience. Or donc, afin de sortir du faux dilemme de l'objectivité et de la subjectivité via les artifices fumeux de la dialectique et de la sophistique idéalistes, ce que je propose est plutôt l'acceptation de sa propre subjectivité et la compréhension de l'Autre par la conjonction entre l'empirisme et la méthodologie épicurienne.
L'humain, contrairement aux phénomènes naturels, reste une entité douée pour la contradiction. C'est par mes expériences personnels ainsi qu'avec mon expérience de professionnel de la santé que je suis arrivé à cette conclusion. Invariablement, le psychologue, l'infirmière, le médecin ou la thérapeute vous témoigneront l'impossibilité de comprendre l'humain par les idées et les livres. Malgré tout, certaines personnes sont douées afin de créer les liens de confiance avec tout genre d'individu et c'est cet humanisme qui m'a toujours poussé à vouloir comprendre, expliquer et aider mon prochain.
En ce sens, les sciences dîtes humaines et les sciences de la santé ne sont pas selon moi purement objectives - et ne devraient pas tenter de s'en approcher totalement - mais plutôt des sciences créatrices de sens avec une approche personnalisée qui est avant tout artistique et exceptionnelle de l'intervenant; l'art de comprendre ou d'aider, d'apprécier ou d'expliquer, de vivre et d'être. C'est ce cumul de savoirs, de savoir-vivre, de savoir-être et d'un je-ne-sais-quoi qui fera que notre égal se sentira humain et apprécié. En ce sens, il s'agit d'une vocation qu'on ne peut pas expliquer par les fumisteries des idées.
Les idéologues, le bien et le mal, la norme et l'exception, la morbidité et la création du monstre
Il est toujours plus aisé de comprendre les phénomènes physiques en déconstruisant ces phénomènes pour les assimiler de manière indépendante. De cette façon, on peut comprendre pourquoi les institutions universitaires et les grands savants de toutes les époques ont justifié la création des disciplines de plus en plus spécialisée sur certains sujets à partir de toute la science contenue dans la philosophie antique. Enfin, pour beaucoup d'acteurs contemporains, l'état actuel de ces institutions montre une réalité qui se rapproche de la décadence d'un empire tombant en ruine. Et c'est lorsqu'on voit des recteurs d'universités crier sur les toits que "l'université est faite pour former des travailleurs" qu'on voit à quel point nous perdons de vue l'essentielle de la connaissance.
Chacun d'entre nous est un idéologue en puissance il ne faut pas se le cacher. Par contre, en faisant une analyse des savoirs, des institutions, des histoires, des mouvements sociaux, etc qui ont construit notre société, on peut facilement s'entendre pour dire que notre société tient ses héritages, dans ses grandes lignes, du judéo-christianisme. Ainsi en va-t-il, selon moi, autant de notre conception du bien et du mal que de nos valeurs, de notre morale, des vertus, de la vision de la gloire, du mérite, du normal, du pathologique, de l'exception et du monstre.
Mais donc, à quoi ça sert de s'entendre sur ça?
C'est en s'entendant sur les définitions et les causes qu'on peut tenter de comprendre les faits sociaux. Dans ma démarche d'écriture, j'avance une série de thèses écrites en de courts essais. Je base mon état des lieux sur cette conception de notre civilisation qui impose, par son histoire judéo-chrétienne, un idéalisme réfléchi dans toutes les sphères de la société. Cette réalité historique est invariable dans toute la société occidentale. Pour éviter de sombrer, je propose une vision ontologique de l'homme et une vision de la nature de l'homme qui sort de ce vase clos; think outside the box is what they say.
Les constats que j'avance auxquels nous pouvons sans doute s'entendre:
La mondialisation, la financiarisation de la société, le surconsommation et la fuite vers l'avant en recherchant le progrès technologique pour résoudre nos problèmes.
Le nihilisme, le cynisme vulgaire, le clientélisme politique, le replis sur soi, l'individualisme, la radicalisation révolutionnaire, le banditisme, l'extrémisme politique, l'atomisation de l'individu et la médiocratie; l'auto-aliénation de l'homme vers une norme et la moyenne.
Le culte de la victime, le faux dilemme entre un déterminisme absolu et le libre arbitre total, le rejet de la nature et du cosmos afin de créer des idoles fabriquées, l'égoïsme, l'égotisme et l'ostracisme.
Pour moi, tous ces sujets sont ainsi inter-reliés et symboles d'un mal-être qui est généralisé dans toutes les couches de la société. C'est à travers les méandres de ces maux que l'individu moderne navigue à la recherche de lui-même.
Et pour s'extirper des marasmes de ce cheminement personnel, mon implication sociale n'est pas de rechercher un idéal à imposer à toute la société mais plutôt une manière de donner des outils pour construire des hommes qui auront une vision ontologique matérialiste aidant à se comprendre en plus d'une vision de la vie hédonisme pour y trouver un sens. Le tout dans la simplicité.
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