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Affichage des articles du octobre 1, 2017

L'Hydre, préface

« Mais lorsque Zarathoustra fut seul, ainsi dit à son coeur : "Serait-ce chose possible? Ce saint vieillard, en sa forêt, encore n'a pas ouï dire que Dieu est mort! » - Ainsi parlait Zarathoustre, Friedrich Nietzsche Dieu est mort! Ces mots si durs aux oreilles de l'homme résonnent à travers le temps, parcourent les distances les plus lointaines et inimaginables à nos ancêtres en quelques fractions de seconde, et ne cessent d'être niés au profit de mythes et légendes toujours plus invraisemblables les unes que les autres. Dieu est mort et c'est l'homme qui l'a tué nous martèle le prophète Zarathoustra. Malgré tout, l'histoire est incomplète. L'Odyssée qui aura provoquée cette mort annoncée n'aura jamais été écrite. Elle n'est pas terminée. Elle ne le sera sans doute jamais. Dieu est mort, et ce, pour de bon, mais le nihilisme ne peut combler le vide qui s'est insinué dans le monde de l'homme. Il est ce vide tout en étant inc

Le trésor révolutionnaire d'Hannah Arendt

« Plus on l'écoutait, plus on se rendait à l'évidence que son incapacité à parler était étroitement liée à son incapacité à penser – à penser notamment du point de vue de quelqu'un d'autre. Il était impossible de communiquer avec lui, non parce qu'il mentait, mais parce qu'il s'entourait du plus efficace des mécanismes de défense contre les mots et la présence des autres et, partant, contre la réalité en tant que telle. » - Eichmann à Jérusalem, Hannah Arendt C'est dans ces termes qu'Hannah Arendt entreprend de décrire un nouveau type de mal dans l'expérience de l'histoire humaine. Car c'est aux croisements du déclin de l'état-Nation et des droits de l'homme d'une part, de la crise de représentation politique et de l'émergence des leaders de masse d'autre part, que la banalité du mal émerge a comme phénomène social radical. Un phénomène qui aura sévit dans toutes les couches de la société, nous ébranlant, à t

If there is hope, it lies in the proles

Il existe de ces personnes dont nous pouvons dire qu'elles sont formées, sculptées, construites par l'histoire et ses événements qui en parcours le chemin. Il n'est pas exagéré de dire qu'il s'agit d'une vérité dans le cas d'Éric Arthur Blair, mieux connu sous le nom de George Orwell. Il fût tour à tour un petit bourgeois sans le sou devenu sergent dans la police impériale birmane, et donc, représentant du colonialisme britannique; journaliste émérite de la condition ouvrière, des mal famés, des gens dans la dèche, des fous et des mécréants; auteur de deux romans meilleurs vendeurs dans le monde – 1984 et la ferme des animaux; essayiste socialiste démocrate ou anarchiste tory selon ses heures, critique intempestif de ses contemporains et de la littérature populaire, militant engagé et combattant durant la guerre civile d'Espagne. C'est ainsi qu'en traçant le parcours de la vie d'Orwell l'on peut pressentir les trois grands axes qui